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Quand la posture de la Presse devient élitiste

  • Olivier
  • 27 janv.
  • 4 min de lecture

Ah, la presse écrite. Un vieux fantasme d’encre noire et de papier granuleux, celui qu’on feuilletait fiévreusement au comptoir des cafés en rêvant de mondes meilleurs. Aujourd’hui ? Tu passes à la caisse avec ton "Nouvel Obs" à 6,90 € la galette. Et là, ton cerveau fait un rewind brutal, version rock'n'roll : en francs, ça nous balance à presque 45 balles, une somme qui, il y a trente ans, aurait servi à payer ton loyer de province ou ton week-end à Biarritz. Alors, qu’est-ce qui s’est passé ? Comment en est-on arrivé là, où lire un canard coûte plus cher qu’un vinyle en promo chez Gibert dans les 80s ? Spoiler : le papier ne gratte plus, mais ton portefeuille, si.


Back to Basics : Quand la Presse Était "Populaire"

Dans les années 80, t’entrais chez le buraliste, tu chopais ton Rock & Folk, Nouvel Obs ou France Soir pour quoi ? 5 ou 10 francs, maximum. Une clope, un café, un magazine, et t’étais prêt à refaire le monde, ton Walkman Sony sur les oreilles. C’était le graal de la culture démocratique : une presse accessible, vendue à la volée sur les quais de gare, entre deux trains, ou glissée sous ton manteau comme un trésor clandestin.

Mais aujourd’hui, on dirait que la presse a décidé de jouer en mode collector, façon édition limitée. À ce prix-là, chaque magazine devrait être livré avec un disque rare des Stones ou un solo de guitare de Jimmy Page en bonus track. Sauf que… rien. Juste du papier, du texte, et un petit supplément de désillusion.


Et Puis… Bob Dylan

Mais voilà. Juste avant que tu ne jettes l’éponge sur la presse papier, que tu tentes une retraite spirituelle dans le tout numérique, bam, t’ouvres Le Nouvel Obs, et tu tombes sur un papier qui vaut ses 6,90 € à lui tout seul. Deux colonnes serrées, mais c’est du feu. Le sujet ? Bob Dylan. Et pas n’importe quoi : le biopic "A Complete Unknown" réalisé par James Mangold, qui revient sur cette période où Dylan foutait le feu aux codes, quelque part entre la guitare folk et l’électrique.

Timothée Chalamet en Dylan, ça te parle ? Oui, ce mec qui pourrait jouer une pierre et te faire pleurer. Dans le film, il incarne ce Dylan des années 60, celui qui provoque des huées au Newport Folk Festival en osant brancher une guitare électrique, celui qui change la face de la musique en un riff. L’article te raconte ça avec une plume qui claque, te file des anecdotes sur la genèse du projet, sur la manière dont Chalamet s’est imprégné de Dylan au point de devenir un "complete unknown" lui-même.

Et ce n’est pas qu’un biopic : c’est une immersion dans une époque où la musique était politique, où chaque note avait un poids. Et même si t’es pas dylanien (merci Phil) – peut-être que pour toi, Dylan, c’est juste un type avec un harmonica – cet article te donne envie de plonger, d’aller voir ce film, ne serait-ce que pour sentir un peu ce souffle de liberté, cette rébellion contre les attentes.


Pourquoi les Magazines Coûtent Plus Cher qu'un Déj’ à Belleville ?

Le coût des matières premières : Le papier, mon pote, c’est devenu un luxe. Les arbres ? Une denrée rare. La pâte à papier est taxée à gogo, l’énergie pour la produire coûte un bras, et les imprimeurs ? Ils pleurent tous sous l’inflation. Résultat : ton mag, c’est un morceau de forêt laminée, vendue au prix du champagne.

La fin de la pub à gogo : Souviens-toi des pubs Marlboro ou des affiches Calvin Klein avec Kate Moss qui inondaient les pages glacées des magazines. Ces budgets pub étaient les vrais rock stars des éditeurs. Aujourd’hui, tout le monde file ses sous à Instagram et TikTok. Du coup, les magazines compensent… sur ton portefeuille.

Le tirage réduit : C’est là que ça pique. Avant, les journaux sortaient des millions d’exemplaires. Maintenant ? Ils impriment au compte-gouttes, et la rareté, ça coûte cher. Parce qu’il faut bien payer les journalistes et les imprimeurs, même si les ventes dégringolent.

La posture "élitiste" : La presse papier joue désormais la carte du luxe intellectuel. Si tu es prêt à payer 6,90 €, c’est que t’as envie de te sentir comme un érudit qui résiste à l’ère du scrolling TikTok. Un esprit fort, mon gars, ça se paie.


Le Fric ou l’Encre : la presse devient élitiste ?

Et là, un dilemme : la presse écrite serait-elle devenue un produit de niche, une sorte de vinyle collector pour amoureux du tangible ? Pas faux. Lire un magazine aujourd’hui, c’est un peu comme écouter du Velvet Underground sur une platine vintage : ça demande un effort, mais ça te donne l’impression d’être dans une résistance culturelle face à la dématérialisation.

Mais soyons clairs : ce n’est pas qu’un problème de coûts. La Presse devient élitiste, c’est une question de valeur perçue. Si les jeunes préfèrent éclater leur temps sur YouTube ou Instagram, c’est que la presse écrite a oublié d’être… sexy. Où sont les frissons ? Où est l’audace des 70s ? Aujourd’hui, beaucoup de magazines sont devenus fades, trop sages, trop consensuels, comme un groupe de rock qui jouerait en boucle ses tubes sans jamais improviser.


Le Dernier Bastion du Papier : Toi, Moi, Bob Dylan, et Nos 6,90 €

Alors, que faire ? Toi qui achètes encore un Nouvel Obs à 6,90 €, t’es un peu comme un vieux punk qui refuse de couper sa crête. T’es la résistance. T’es celui qui croit encore que le papier a une âme, que la profondeur ne tient pas dans un reelde 15 secondes. Et peut-être que, quelque part, tu as raison.

Parce que, parfois, entre deux colonnes, tu tombes sur un article qui te rappelle pourquoi t’as envie de rester là. Un article sur Bob Dylan, un biopic qui t’emmène dans le chaos électrique des années 60, et tu te dis que ouais, ça vaut peut-être encore le coup de filer 6,90 € pour ça. Peut-être même plus.

Rock’n’roll, baby.

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