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Adolescents sous influence : proies des algorithmes, cibles du marketing

  • Photo du rédacteur: Marc Dragon
    Marc Dragon
  • 8 janv.
  • 5 min de lecture

Ils ont 13, 14, ou 16 ans, et sont les proies des algorithmes, cibles du marketing. Encore des enfants, mais déjà consommateurs. Chaque clic, chaque swipe, chaque scroll les inscrit un peu plus dans la grande machine du marketing algorithmique. Leur vulnérabilité est devenue un levier financier gigantesque. Dans un monde régi par des algorithmes et des multinationales, les adolescents ne sont plus seulement un public, mais des cobayes d’expériences commerciales à grande échelle. Qui sont les vrais adultes ici ?

Le paradoxe est saisissant : on célèbre leur voix sur les réseaux sociaux, leur rôle dans des mouvements comme Fridays for Future. On parle d’eux comme une génération éclairée, porteuse de changement. Mais en réalité, ils sont cernés de toutes parts par des stratégies pensées pour les exploiter. Derrière chaque "like", une intention commerciale. Derrière chaque influenceur qu’ils admirent, un contrat juteux.


Pourquoi les adolescents ? Parce qu’ils sont vulnérables. Parce qu’ils se cherchent. Parce que, dans leur quête d’identité, ils sont prêts à tout pour appartenir, pour exister aux yeux des autres. Ce besoin viscéral, les marques l’ont compris. Elles ne vendent plus des produits, elles vendent de l’inclusion, du sens, de l’adhésion à un groupe.

Les campagnes ne ressemblent plus à des publicités traditionnelles. Aujourd’hui, tout est "authentique". On mise sur la proximité, on joue la carte du "vrai". Le streetwear Supreme ne fait pas de pubs télévisées, mais ses produits apparaissent dans les stories d’ados influents, que d’autres ados suivent. Résultat : la marque n’a même plus besoin de promouvoir ses ventes flash (les fameux drops). Les jeunes eux-mêmes se chargent d’amplifier le buzz.

Et si vous pensez que cela se limite à la mode, détrompez-vous. Même les mouvements militants deviennent des terrains de jeu pour les marques. Lors des manifestations pour le climat, plusieurs enseignes "écoresponsables" ont subtilement infiltré des influenceurs adolescents, portant des vêtements "durables" ou affichant des gourdes stylisées, avec le logo bien en évidence. Le message est clair : consommez pour sauver la planète.

Les algorithmes au service de l’endoctrinement

Le nerf de la guerre, ce sont les données. Les ados d’aujourd’hui vivent littéralement en ligne : 85 % d’entre eux passent plus de 4 heures par jour sur TikTok, Instagram ou YouTube. Chaque clic, chaque vidéo visionnée, chaque seconde d’attention est capturée, analysée et utilisée.

Les plateformes savent tout : les goûts, les peurs, les insécurités. Elles savent quand un ado hésite, quand il se compare à ses pairs, quand il se sent exclu. Ces informations sont vendues aux marques, qui les utilisent pour peaufiner leurs campagnes. Le contenu qu’ils voient n’est pas aléatoire, il est calibré pour toucher un point sensible.

Prenons l’exemple de la "gamification". Les marques transforment leurs campagnes en défis ludiques : crée une vidéo, participe à un challenge, gagne des points, sois "reconnu". Ce n’est pas seulement addictif, c’est manipulateur. Ces stratégies exploitent les circuits de récompense du cerveau adolescent, créant une boucle où l’ado continue d’interagir, de partager, de consommer… sans même s’en rendre compte.

L’angoisse de ne jamais être assez

Un autre levier central, et sans doute le plus destructeur, est la comparaison sociale. Les réseaux sociaux sont conçus pour que les ados passent leur temps à se comparer. Les marques s’infiltrent dans ce processus, en imposant des standards irréalistes.

Regardez une campagne typique sur Instagram. Elle ne vend pas un simple jean, mais une vie entière : un corps sculpté, une bande d’amis parfaits, une ambiance californienne lumineuse. Les ados, déjà en quête de repères, se persuadent que ce produit est la clé pour atteindre cet idéal.

Cela ne s’arrête pas là. Les campagnes exploitent la "Fear of Missing Out" (FOMO), une peur quasi viscérale de rater une opportunité. Les drops limités, les collections éphémères, les exclusivités en ligne… tout est pensé pour provoquer une angoisse immédiate. Si tu ne cliques pas maintenant, tu seras le seul sans cette paire de baskets ou ce sac griffé. Et personne n’aime être le seul.

Les marques ne voient que les chiffres, mais les dégâts humains sont bien réels. Une étude récente publiée dans The Lancet alerte sur l’impact des réseaux sociaux et du marketing sur la santé mentale des adolescents. Augmentation de l’anxiété, dépression liée à la comparaison sociale, troubles de l’image corporelle : les chiffres sont alarmants.

L’addiction aux réseaux sociaux n’est pas un hasard. Les plateformes, tout comme les marques, exploitent des mécanismes proches de ceux utilisés par l’industrie du tabac : elles créent des dépendances comportementales. Chaque notification, chaque nouveau contenu active une dose de dopamine dans le cerveau, le poussant à revenir pour en avoir plus.


Face à cette exploitation massive, une contre-culture commence à émerger. Des mouvements comme Log Off ou The Truth About Social Media rassemblent des jeunes qui prennent conscience du piège dans lequel ils sont tombés. Ces initiatives encouragent une prise de recul face aux réseaux sociaux, mais elles restent marginales.

En parallèle, des législateurs commencent à s’intéresser à la régulation des algorithmes et de l’utilisation des données personnelles. Mais le chemin est long. Les géants du numérique et du marketing disposent de ressources infinies pour contrer ces tentatives.



Pour certains le refus d'être les proies des algorithmes

Les adolescents, en quête d'identité et de reconnaissance, sont des cibles privilégiées pour les stratégies marketing et l'influence des réseaux sociaux. Cependant, certains jeunes, conscients de ces manipulations, choisissent de se rebeller contre ces systèmes. Malheureusement, cette rébellion peut parfois les conduire à d'autres formes de vulnérabilité.


L'impact des réseaux sociaux sur la santé

Plusieurs études ont mis en évidence les effets néfastes d'une utilisation intensive des réseaux sociaux sur la santé mentale des jeunes. Une étude canadienne a révélé que les adolescents qui passent plus de deux heures par jour sur ces plateformes présentent des symptômes psychologiques accrus, des problèmes émotionnels et une satisfaction de vivre diminuée.

Gouvernement du Canada

De plus, une utilisation problématique des médias sociaux est associée à une augmentation de l'anxiété, de la dépression et du sentiment de solitude chez les adolescents.

Annie Lejeune Psychologue Namur


La rébellion contre le système

Conscients des manipulations dont ils sont l'objet, certains adolescents choisissent de se déconnecter des réseaux sociaux ou de dénoncer les pratiques marketing abusives. Cependant, cette prise de position peut les isoler socialement, car les interactions entre pairs se déroulent majoritairement en ligne. De plus, en s'opposant aux normes établies, ces jeunes peuvent être victimes de cyberharcèlement ou de marginalisation, exacerbant ainsi leur vulnérabilité.


Les conséquences de la déconnexion

Une étude menée par l'Université du Québec à Montréal souligne que les adolescents qui limitent leur utilisation des réseaux sociaux à deux heures par jour ou moins ressentent un sentiment positif de connexion sociale à l'école. Cependant, une utilisation supérieure nuit au sentiment de connexion avec le milieu scolaire et les pairs.


Ainsi, les adolescents qui choisissent de se déconnecter complètement peuvent éprouver des difficultés à maintenir des relations sociales, ce qui peut conduire à un sentiment d'isolement.


La rébellion des adolescents contre les systèmes de marketing et l'influence des réseaux sociaux est une démarche courageuse, mais elle comporte ses propres défis. Il est essentiel de soutenir ces jeunes dans leur quête d'authenticité, tout en les aidant à naviguer dans un monde où le virtuel occupe une place prépondérante. Une éducation aux médias et une sensibilisation accrue aux impacts des réseaux sociaux sont cruciales pour permettre aux adolescents de faire des choix éclairés et de développer une résilience face aux pressions externes.




Les réseaux sociaux et la santé mentale des adolescents : études récentes : Le Monde







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